Digitalisation et intelligence artificielle : Vers une redéfinition du métier d’agent d’assurance 

 

L’intégration des nouvelles technologies dans le système assurantiel représente-t-elle une menace ou une opportunité pour le métier d’agent d’assurance ? La question a été débattue lors d’une journée d’information récemment organisée par le Syndicat national des agents d’assurance de Tunisie.

« L’agent d’assurance à l’épreuve de la digitalisation » était le thème débattu lors de la 4e journée scientifique organisée par le Syndicat national des agents d’assurance de Tunisie (Snagat), relevant de l’Utica. Ponctué de plusieurs panels axés sur les outils numériques et leur rôle dans la reconfiguration du marché de l’assurance en Tunisie, l’événement avait pour objectif d’informer les agents d’assurance sur les nouvelles modalités de travail dans un environnement de plus en plus digitalisé.

Maîtriser les nouveaux outils techniques

«On a l’impression que tout le monde parle des instruments numériques, de l’intelligence artificielle, de la présentation des opérations d’assurance au public par digitalisation. Les quelques avancées réalisées sur le marché tunisien ont malheureusement été sans concertation avec les agents, ce qui suscite une certaine inquiétude que nous souhaiterions dissiper», a affirmé Moncef Felli, secrétaire général du Snagat, dans une déclaration à La Presse. Il a ajouté que, dans un contexte évolutif, l’agent d’assurance doit maîtriser les nouveaux outils techniques tout en assurant la pérennité de son métier. «Le secteur des agents d’assurance compte plus de 1.250 PME employant un grand nombre de personnes. À mon avis, rien ne peut se faire et aucune nouveauté ne peut être apportée sur le marché sans une concertation avec la profession», a-t-il insisté. Felli a également souligné que les agents d’assurance se posent aujourd’hui des questions sur les conséquences qui découleront de l’adoption des outils numériques pour la vente d’assurances sur la profession. « Le syndicat demande et insiste sur la nécessité de la concertation. Il demande, par ailleurs, des éclaircissements pour une meilleure mise en œuvre des ventes par instruments numériques et une clarification du rôle attribué aux agents dans ce nouveau cadre numérique », a-t-il précisé, ajoutant que certaines entreprises ont déjà commencé à expérimenter ces nouvelles méthodes.

L’intelligence artificielle, le paradis des assureurs 

De son côté, Mohamed Skander Naija, vice-président de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurance (Ftusa), a expliqué dans une déclaration à La Presse que la digitalisation constitue aujourd’hui un défi majeur pour le secteur, du moment que les modes de consommation et de communication des clients sont devenus entièrement digitalisés, entraînant un changement radical.

Le secteur doit donc s’adapter à cette nouvelle réalité et proposer de nouveaux produits pour le client de demain. Il a ajouté que l’agent d’assurance, en tant que premier maillon de la chaîne d’assurance, doit se mettre à niveau, comprendre ces enjeux, s’y préparer et se former aux outils mis à sa disposition pour répondre de manière optimale aux besoins du client. «Toute cette digitalisation ne peut se faire qu’avec une concertation totale, du client aux fournisseurs qui sont les réassureurs. Lorsque nous digitalisons une étape, nous nous concertons toujours avec le client de cette étape et avec celui qui l’exécute. Par exemple, pour l’agent, les entreprises discutent souvent de la façon de vendre, de la conception de l’offre, ainsi que de la manière d’interagir avec le siège », a expliqué Naija.

Interrogé sur les enjeux d’intégration de l’intelligence artificielle dans la chaîne de valeur de l’assurance, le vice-président de la Ftusa a affirmé qu’avec la production massive de données, cette nouvelle technologie représente aujourd’hui « le paradis » des assureurs.

Elle permet d’améliorer l’efficacité et la rapidité du travail. « Actuellement, dans presque toutes les compagnies d’assurance en Tunisie, des initiatives basées sur l’intelligence artificielle sont en train de voir le jour. Certains produits fonctionnent déjà avec cette technologie, ce qui nous permet de mieux comprendre les besoins des clients et de leur proposer des offres plus précises et à des prix mieux étudiés. Mais nous devons probablement accélérer cette intégration et la vulgariser, notamment auprès de nos agents», a-t-il conclu.

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